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OMG, je me suis fait taxer mon indemnité de départ !

Avis d'impôt sur les revenus

L’indemnité de licenciement d’un salarié est susceptible d’être non seulement soumise à cotisations sociales, mais aussi à impôt sur le revenu. Cela peut être dû au montant de l’indemnité, mais aussi à l’âge du salarié ou à d’autres facteurs plus méconnus. Il y a parfois des pistes permettant de bénéficier d’un régime fiscal plus favorable. Attention, les plafonds ont changé en 2023 !

L'imposition de l'indemnité de départ dépend de son montant

Les salariés savent plus ou moins que leur indemnité peut être « cotisable », c’est-à-dire soumise à charges sociales. En règle générale, elle l’est pour sa fraction dépassant 87 984 euros en 2023.

Mais le Code général des impôts prévoit en outre plusieurs cas dans lesquels l’indemnité de rupture du contrat de travail est partiellement ou totalement imposable, c’est-à-dire assujettie à l’impôt sur le revenu (IR). Avec le prélèvement à la source, cet assujettissement se traduira par une déduction sur le montant négocié. Mieux vaut donc le savoir.

Parcourons rapidement les hypothèses possibles à partir du cas de Bertrand. 

Bertrand a 43 ans et a perçu en 2022 une rémunération brute annuelle de 130.000 euros. Il signe le 3 mars 2023 une rupture conventionnelle (RC) avec son employeur prévoyant le versement de la coquette somme de 300.000 euros. En effet, avec son ancienneté et les dispositions favorables de la convention collective, Bertrand a droit à une indemnité conventionnelle de 150.000 euros, et son employeur consent à doubler ce montant pour obtenir l’accord du salarié.

L'indemnité de rupture est exonérée d'impôt jusqu'à un premier plafond fiscal

Le Code général des impôts prévoit une exonération d’IR à hauteur du double de la rémunération de l'année précédente (soit 260.000 euros ici) mais dans la limite de 263 952 euros pour 2023. L’indemnité de Bertrand sera donc soumise à l’IR seulement pour la tranche dépassant ce montant. 

Il en serait allé différemment si au lieu de partir dans le cadre d’une rupture conventionnelle (RC), Bertrand avait été licencié dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Ou si (i) il avait été licencié, percevant son indemnité conventionnelle de 235.000 euros, si (ii) il avait saisi les prud’hommes pour contester son licenciement et si (iii) il avait perçu le solde de 85.000 euros à titre d’indemnité de conciliation. Cette indemnité bénéficie en effet d’un régime d’exonération fiscale spécifique dans la limite du barème de l’article D. 1235-21 du Code du travail.


L'indemnité de rupture est entièrement imposable quand elle dépasse un deuxième plafond fiscal

Si Bertrand avait touché une indemnité de rupture conventionnelle non pas de 300.000 mais de 440.000 euros, elle aurait été intégralement soumise à l’impôt. En effet, le CGI prévoit un assujettissement total à IR si l’indemnité atteint la somme de 439 920 euros pour 2023.

Il en serait allé différemment en cas de PSE ou de licenciement suivi d’une indemnité de conciliation prud’homale (voire cas 1).


L'indemnité est partiellement soumise à impôt lorsque le salarié ne bénéficie pas d’un historique de salaire normal

Voici pour finir un cas méconnu aux conséquences assez cruelles pour le salarié. En lisant le cas 1, vous avez compris que l’exonération fiscale s’applique dans la limite du double de la rémunération brute n-1 (prise dans la limite de 263 952 euros). Selon le CGI, il faut entendre par là très précisément « deux fois le montant de la rémunération annuelle brute perçue par le salarié au cours de l'année civile précédant la rupture de son contrat de travail ».

Mais il peut arriver que cette rémunération connaisse des accidents. Imaginons que Bertrand ait été en arrêt maladie en 2022 (auquel cas il a été en partie indemnisé par la sécurité sociale et non par son employeur), ou en congé sabbatique ou encore en mobilité volontaire externe sécurisée (donc sans maintien de salaire). En pareil cas, la jurisprudence considère qu’il ne faut prendre en compte, pour le double de la rémunération N-1, que les rémunérations effectivement versées par l’employeur et il n’est pas possible de reconstituer un salaire théorique. Cela peut faire fondre comme neige au soleil le plafond d’exonération. On doit alors se rabattre sur un autre plafond, beaucoup moins généreux, qui est celui égal à 50% de l’indemnité. Illustration :

  • Cas n°1, Bertrand a perçu normalement sa rémunération de 130.000 euros en 2022 : il peut bénéficier de l’exonération jusqu’à 263 952 euros
  • Cas n°1, Bertrand était en congé sabbatique de janvier à octobre 2022 et n’a donc perçu sa rémunération que sur novembre et décembre 2022, soit 21.666,66 euros. Il doit se rabattre sur le plafond de 50%, soit 150.000 euros sur 300.000 euros d’indemnité soumis à l’IR…
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